
Par où commencer pour vous parler des gens merveilleux que j’ai rencontrés pendant mes cinq années d’enseignement à CAMMAC? Comment les décrire, décrire leur énergie, leur richesse, leur créativité? Et ils sont tellement nombreux que je ne peux leur rendre justice à tous, mais je vais néanmoins essayer.
Je commencerai par le plus célèbre d’entre tous, le Père Noël. Eh oui, j’ai rencontré l’homme à la belle barbe blanche durant la semaine de la musique vocale (la semaine 6) à ma troisième année d’enseignement. Les pommettes rouges, la barbe blanche et tout le reste, ça me semblait logique qu’il aimât à la fois le chant choral et la musique ancienne. Je n’aurais pas dû être surprise de le voir là, mais je l’étais! C’est un homme merveilleux et quand je pense que c’est finalement à CAMMAC que j’ai pu le rencontrer (c’est peut-être le verre de lait et les biscuits qui l’ont attiré).
Oh, j’ai aussi rencontré la Reine Elizabeth en personne. Elle s’est arrêtée à CAMMAC un été pour saluer les enfants de la semaine 6 pendant leur spectacle de clôture, en route vers les Jeux Olympiques. C’est curieux, elle ressemblait étrangement à notre directrice adorée Patricia Abbott… mais ce salut de la main inimitable, c’était la Reine Elizabeth, sans l’ombre d’un doute.
Qui d’autres ai-je rencontrés qui m’ont laissé souvenir aussi mémorable? Ah oui, mes fans, les dames dévouées qui reviennent assidûment à mes séances de lecture à vue et de formation auditive, cachées, bien convenablement il faut le dire, dans le studio Messiaen. Je les aime toutes (vous vous reconnaissez) parce que c’est extraordinaire de voir comment elles assimilent sans vergogne tout ce que je propose. Ce sont des élèves merveilleux qui reviennent d’année en année pour encore plus de solfège, de lecture à vue, de dictée rythmique, d’analyse harmonique et, oui, de danse.
Qui d’autre a produit sur moi une aussi vive impression à CAMMAC? Bien sûr, je ne dois pas oublier toutes les belles personnes qu’on rencontre à l’heure des repas sur les grandes tables de la véranda qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse un soleil éblouissant. Jeunes et moins jeunes parlant français, anglais, portugais, italien ou même japonais qui partagent leurs ingrédients secrets pour une recette de pâtes, discutent de la théorie de la relativité ou expliquent comment bien esquimauter en kayak. D’autres jours, on parlera de l’emplacement exact des chakras, des grandes lignes de la politique étrangère du Québec, de l’histoire de l’art moderne au Canada ou de la façon de faire le plus délicieux cappuccino. Chacun et chacune a quelque chose d’intéressant à dire.
Et les conversations passionnantes sur la musique dans tout cela, me direz-vous? Eh bien, il y en a tout simplement trop pour pouvoir voir les mentionner, d’Aretha à Bach en passant par Vivaldi et Zappa. Disons que ces échanges surpassent tout ce qui peut s’entendre sur la véranda de notre nouvel éco-pavillon. Chaque participant a un sujet favori dont il brûle de vous parler et c’est un vrai plaisir quand il le fait.
Il y aussi les bébés qui, dans les bras de leur maman, sont sûrement en train de développer pour toujours l’amour de la musique et les nonagénaires dont l’emploi du temps est si chargé que j’ai peine à les suivre. On trouvera aisément les campeurs qui cuisinent en plein et qui aiment chanter le soir autour du feu de camp. Il y a ceux qui aiment nager, ceux qui dessinent avec talent dans leur cahier de croquis les merveilles de la nature environnante. J’ai vu des champions sur le court de tennis, des jeunes joueurs de soccer pleins d’exubérance ou des amateurs de voile prenant le vent. J’ai aussi vu des adolescents transformer adroitement une simple tasse renversée en un intéressant instrument de percussion.
En résumé, les gens de CAMMAC sont tout simplement extraordinaires. Je les trouve si merveilleux que je les considère comme ma famille élargie : mes cousins ados qui font les fous sur la piste de danse, mes «oncles et tantes» qui se jouent constamment des tours et mes grands-parents qui respirent l’énergie et l’enthousiasme. CAMMAC, c’est chez moi. C’est un plaisir d’enseigner à CAMMAC et je me fais une fête (avec mon mari et mes enfants) d’assister chaque été à une nouvelle réunion de famille sur les berges du beau Lac MacDonald. Venez vous joindre à nous, vous adorerez l’expérience.
Lisa Lorenzino
Professeur de théorie de solfège au Centre musical CAMMAC
(traduction par Denise Langlois)