Membre fondateur du Quatuor Alcan (qui célèbrait sa 25ème saison en 2014-2015), j’enseigne à CAMMAC depuis sept ou huit ans.

CAMMAC est un endroit tout à fait spécial, à ma connaissance unique en son genre. L’essence même de la musique s’y épanouit, permettant à tous, adulte, adolescent ou enfant de découvrir la musique, de l’apprécier, d’y croire et de partager son amour pour la grande musique. Ce n’est pas ici que vous pourrez entrer en compétition avec d’autres musiciens, vous ne serez pas considéré meilleur ou pire que d’autres, les professeurs ne sont pas sur un piédestal. Ici, tous sont des participants, du musicien amateur novice qui fait de la musique pour la première fois au musicien professionnel aguerri, tous sont également réunis pour profiter de ce que la pratique et l’appréciation de la musique ont à nous offrir. La même écoute attentive et émerveillée accueille les superbes concerts donnés par les professeurs le soir, ceux joués par les participants le matin et les concerts préparés pendant la semaine par les enfants le samedi après-midi.

Ce n’est qu’à CAMMAC que l’on voit des personnes de tous âges et de tous les niveaux interagir ensemble vers une conviction commune. Que ce soit le jumelage imprévu d’un adolescent avec une personne à la retraite qui participent ensemble à un quatuor de Mozart, ou une enseignante et une mère au foyer dans la quarantaine qui partagent le même pupitre à l’orchestre, tous sont ici pour l’amour pur et simple de la musique. Et cette symbiose se prolonge au-delà des activités musicales, on continue de discuter de tous les aspects de la musique jusqu’autour de la table à dîner. C’est formidable!

Pourquoi le Quatuor Alcan retourne-t-il au Centre Musical année après année? Les réponses sont multiples. Nous savons que nous serons confortablement installés pendant notre semaine à CAMMAC. L’hébergement est excellent, les repas exceptionnels, la baignade sur place, l’atmosphère chaleureuse, les amis et les collègues, tout ceci existe à des degrés divers dans d’autres camps. Mais au Centre, plus que partout ailleurs, on renoue avec la raison d’être de notre profession musicale, avec notre amour profond de la musique. C’est ce côté nourricier de CAMMAC que j’apprécie le plus. La semaine terminée, les bagages faits, lorsque je prends la route du retour, j’ai l’impression d’avoir autant appris que les participants et je pars avec la même sensation d’avoir renouvelé pour la prochaine année mon émerveillement face à tout ce que la musique peut nous offrir.

 

David Ellis